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Les carnets d'évasion d'un journaliste du terroir

Les voyages et les excursions seul ou en famille de Daniel Foucart : pour donner quelques idées, bons plans et astuces.

28 km à pied dans les rues de Barcelone sans voir le temps défiler

Valentine au park Güell.

Comment visiter Barcelone en une journée sans louper les incontournables? C'est un peu le défi que nous nous sommes lancé pour la seule visite que nous avons programmée dans la capitale catalane, située à 120 km environ de Camallera. Pour gagner de temps, nous avions prévu de faire quelques réservations par internet (très conseillé), notamment pour le Park Güell, créé par Gaudi, mais pas de bol : ni Marie-Christine, ni moi n'avons emporté le petit boîtier bancaire qui permet de certifier et de finaliser les achats sur le web. Nous avons donc choisi de commencer la journée barcelonaise en nous rendant directement, très tôt dans la matinée, aux guichets du Park Guëll.

Après un lever à 6h de matin, quelques bouchons à l'entrée de la ville, nous sommes arrivés sur la butte qui surplombe Barcelone vers 9h15. Il était encore possible de réserver sur place (8 euros au guichet, 7 via internet), mais pas de visite avant 15h30. Le personnel fait en effet passer les touristes par groupe de 400 personnes toutes les demi-heures pour éviter que les visiteurs ne se marchent sur les pieds. Qu’à cela ne tienne, nous avons réservé pour 19h30, avec l'intention de terminer notre périple barcelonais par le parc. "Soyez bien là dans la demi-heure qui suit la réservation", nous a mis en garde l'agent d'accueil dans un français impeccable. Mes premières impressions en découvrant le parc de l'extérieur ? Elles vont faire hurler les fans de Gaudi: j'ai eu le sentiment d'arriver à Plopsaland, un village en carton pâte, mais j'étais encore mal réveillé. Je me ferai une idée plus précise et objective en soirée, lors de la visite complète.

Vertigineuse.

Pour éviter de tourner en ville pour trouver un emplacement où se garer, nous avons choisi la marche à pied. Mais que Barcelone est grand. Un immense damier à l'américaine avec des rues droites et perpendiculaires, du moins pour les quartiers Exaimple et Gràcia, où se situent les premiers grands monuments que nous avons choisi de découvrir. La Sagrada Familia tout d'abord, la cathédrale inachevée de Gaudi qui est toujours en cours de construction : le ballet des grues donne autant le vertige que les tours symbolisant les douze apôtres. Vu la file devant l'entrée de l'édifice qui doit être terminé en 2026, nous avons compris qu'une visite à l'intérieur était peine perdue, surtout lorsqu'on a une seule journée devant soi. Mais l'extérieur permet de se faire une idée précise du gigantisme exubérant qui animait le célèbre architecte espagnol.

Une cathédrale inachevée.
Une cathédrale inachevée.
Une cathédrale inachevée.

Une cathédrale inachevée.

La Casa à Mila, bien sûr.

Deuxième oeuvre de Gaudi : la Casa Mila, un immeuble que les Barcelonais appellent la carrière de pierres - la Pedrera. La façade est unique, avec ses balcons qui semblent sortis tout droit d'un paysage marin. Mais elle n'est rien à côté de la deuxième maison Gaudi que nous avons découverte : la Casa Battlo. C'est à tomber à la renverse tant les couleurs rivalisent de fantaisie. Des étudiants, probablement en histoire d'art ou en architecture, dessinaient des esquisses sur le trottoir de l'autre côté de la Carrer Provença. La file devant l'immeuble nous a aussi fait renoncer à la visite. Le prix était à la hauteur : 22,5 euros par visiteur adulte. Nous nous sommes promis d'y revenir, le temps d'un week-end prolongé, par exemple, pour profiter des décors intérieurs.

La Casa Mila et la Casa Battlo, du Gaudi pur jus.
La Casa Mila et la Casa Battlo, du Gaudi pur jus.
La Casa Mila et la Casa Battlo, du Gaudi pur jus.

La Casa Mila et la Casa Battlo, du Gaudi pur jus.

La place de Catalogne.

Toujours à pied, nous avons quitté la Passeig de Gracia pour gagner la place de Catalogne, un point d'entrée vers les plus vieux quartiers de Barcelone, Raval, Barri Gotic et Born. La rambla est incontournable, même si la foule ajoutait au caractère oppressant de la chaleur caniculaire. Barcelone en juillet, c'est chaud, très chaud. C'est pourquoi nous avons découvert avec soulagement les premières ruelles étroites et ombragées du Barri Gotic, surtout connu pour ses bars à tapas.

La place Reial.

Pour la pause du dîner de midi, Plaça Reial, la seule place de Barcelone dotée d'arcades, était parfaite. Mila a apprécié la fraîcheur. Notre chienne a vécu en une matinée tout ce qu'elle déteste : le bruit des motos, innombrables dans la capitale catalane, celui des chantiers, très nombreux également, la foule, omniprésente en cette période de l'année, et la canicule. Mais elle a été géniale, comme d'habitude. Elle a même charmé le personnel des restaurants et cafés où nous sommes passés. Elle avait toujours droit à son bol d'eau (contrairement à ses maîtres, la bouteille d'eau n'étant pas gratuite comme en France).

Dans les quartiers Barri Gotic et Born.
Dans les quartiers Barri Gotic et Born.
Dans les quartiers Barri Gotic et Born.
Dans les quartiers Barri Gotic et Born.

Dans les quartiers Barri Gotic et Born.

Le palais de la musique catalane.

La suite de l'après-midi fut enchanteresse. La balade se poursuit, les yeux levés vers le ciel. Pour découvrir la très belle cathédrale Eulalia I de la Santa Creu, la basilique Santa Maria Del Mar, le palais Güell ou encore le palais de la musique catalane. En parlant de la musique, elle est partout : des musiciens improvisent des concerts, pas toujours du meilleur goût par ailleurs puisque j'ai vu une banderole dressée au sommet d'un immeuble du quartier Born avec l'inscription suivante "please, stop the music torture". C'est bien une ville méditerranéenne : très vivante avec ses charmes et ses excès. Pour mieux se rendre compte de la vitalité de la ville, rien de tel qu'un passage au Mercat de la Boqueria, le marché qui borde la rambla. Nous n'avons pas pu trop nous attarder, car un agent de police nous a - très gentiment - dit que les chiens y étaient interdits.

Dans les rues de Barcelone.

Nous avons arpenté les ruelles avec délectation. J'ai retrouvé la petite place où je m'étais rendu lors d'un voyage de presse, dont le point de départ était Barcelone. Valentine a évidemment voulu son heure de shopping avec sa maman. Maxime et moi sommes partis le long du port à la découverte de la statue de Christophe Colomb qui curieusement a le bras tourné vers l'Est. Nous sommes retournés sur la Plaça Reial boire une bière fraîche sous les arcades. J'adore vraiment cette place où nous avions dîné (au restaurant Rossini, où travaille un serveur français à la tête de baroudeur). 3,5 euros la bière. Les repas sont relativement bon marché, mais les restaurateurs espagnols se rattrapent sur les boissons. Un jeune Anglais ou Américain nous avait abordés après notre repas pour nous demander ce qu'on avait préféré au cours de notre enfance. Question curieuse, mais c'était pour une expérience sociale, nous a-t-il assuré. On se méfie toujours quand un inconnu vous aborde dans une grande ville touristique, surtout que, lors de notre passage sur la place, la police était intervenue pour une affaire de pickpocket.

Des ruelles où la musique n'est pas toujours appréciée.
Des ruelles où la musique n'est pas toujours appréciée.

Des ruelles où la musique n'est pas toujours appréciée.

Christophe Colomb.

De la place Sant Jaume, où nous nous sommes retrouvés après le shopping, il fallait gagner rapidement le Park Güell pour la dernière partie de notre escapade à Barcelone. "Soyez bien là dans la demi-heure qui suit la réservation", avait insisté l'agent d'accueil du parc. On a donc décidé d'emprunter le métro depuis la place de Catalogne pour gagner la station de Lesseps, la plus proche de l'espace aménagé par Gaudi. C'était compter sans Mila: les chiens sont acceptés dans le métro mais avec une muselière. Un agent métropolitain nous l'a rappelé alors que nous venions juste de valider nos billets pour entrer dans la station. "Our dog is not agressive", a expliqué Maxime. L'agent ne voulait rien entendre. On a essayé d'enrouler la laisse autour de la gueule de Mila, mais en vain. Le salut est venu de Mila elle-même : comme elle se laissait faire devant nos tentatives de la museler, nous regardant gentiment d'un air interloqué, l'employé du métro a bien vu qu'elle n'avait rien d'un Rottweiler ou d'un Doberman. Il nous a donc dit de flier, ce qu'on s'est empressé de faire. Dans la rame, Mila a réussi à capter l'attention d'une petite fille qui s'est agenouillée pour la regarder. Même la conductrice du métro l'a regardée avec bienveillance, assure Maxime qui l'a vue lors de la descente à la station de Lesseps.

Mère, fille et mosaïques.

Nous sommes donc arrivés dans les temps au Park Güell, chien admis heureusement. Je reviens sur ma première impression matinale: la cité-jardin de Gaudi (et de son élève Jujol) n'a évidemment rien à voir avec Plopsaland. La volée d'escaliers qui permet d'accéder à l'esplanade panoramique est féerique. Y trône la célèbre salamandre multicolore, symbole de Barcelone. La Gran Plaça Circular vaut autant par l'attitude des visiteurs que par ses bancs décorés de mosaïques et sa vue sur la ville et la mer. Regarder les gens prendre des photos -pardon des selfies - est tout un spectacle en soi. J'ai adoré la famille indienne qui a pris conscienceusement la pause. Les deux filles étaient insolentes de beauté.

Chiens admis...
Chiens admis...

Chiens admis...

Arbres ou colonnes?

La partie du parc accessible gratuitement au public vaut les montées abruptes d'escaliers. Il y a toute série d'espaces végétals maintenus par des colonnes qui représentent des arbres. C'est un parc qui ne ressemble à aucun autre. Les Espagnols - du moins, les Catalans - osent les couleurs vives et les formes les plus inattendues. L'art d'Antonio Gaudi se retrouve d'ailleurs dans la manière dont la plupart des femmes catalanes s'habillent : de l'exubérance mais qui rime toujours avec de l'élégance.

Un jardin exceptionnel mais aussi inachevé.
Un jardin exceptionnel mais aussi inachevé.
Un jardin exceptionnel mais aussi inachevé.
Un jardin exceptionnel mais aussi inachevé.

Un jardin exceptionnel mais aussi inachevé.

Sous le charme de Barcelone.

Une journée à Barcelone ne suffit pas. La ville mérite plus. Une excellente idée de city-trip à retenir. Valentine s'y voit déjà faire un stage étudiant. Même les 28 km que nous avons parcourus à pied (une application de mon smartphone peut en témoigner) ne l'ont pas découragée.

Barcelone, c'est vraiment le pied!

28 km à pied, si, si...

28 km à pied, si, si...

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E
J'ai beaucoup aimé le récit et les photos de Barcelone. Je t'en envoie quelques-unes que j'ai faites par wetransfer.com mais j'ai pour ce faire de ton adresse e-mail. Tu y verras (je crois que c'est le seul au monde) le Christ crucifié nu. C'est vrai que Barcelone vaut le déplacement. Es-tu allé dans la rambla ? Autre adresse: edgar.deplechin@skynet.be
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D
Merci Edgard