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Les carnets d'évasion d'un journaliste du terroir

Les voyages et les excursions seul ou en famille de Daniel Foucart : pour donner quelques idées, bons plans et astuces.

Vérone : Valentine au pays de Roméo et Juliette

Valentine devant le balcon de la casa di Giulletta.

Valentine devant le balcon de la casa di Giulletta.

J'avais 20 ans lorsque j'ai mis les pieds la première et la seule fois à Vérone. C'était après un séjour de ski dans les Alpes italiennes. Entre deux trains, avec une amie, nous avions décidé de pousser une pointe à pied jusque dans le centre. Mais c'était furtif: nous avions à peine vu, si je ne me trompe pas, ce qui devaient être les arènes. Furtif et précipité, car j'ai oublié dans le compartiment à bagages du premier train les cadeaux que je réservais à ma famille après mes premières vacances d'hiver et les soldes que j'avais faites pour moi à la station de ski. J'ai pensé à cet épisode cocasse en arrivant dans la cité ocre, célèbre pour le mythe de Roméo et Juliette.

Les arènes de Vérone.

C'était bien les arènes que j'avais vues furtivement à mes vingt ans. L'amphithéâtre romain qui remonte au 1er siècle après Jésus-Christ mange véritablement la Piazza Bra qui était en plus écrasée par le soleil ce mercredi. Tout autour de l'arena, il y avait les décors du festival lyrique qui se tient tout l'été, dont une tête de femme géante. Il y avait un monde fou. Le marbre clair des ruelles accentue la sensation de chaleur, voire d'étouffement, mais la beauté des places, dont la majestueuse piazza delle Erbe, avec le palais baroque Maffei, fait vite oublier les inconvénients liés à la foule. J'ai préféré la place adjacente, la piazza dei Signori, plus paisible, avec la statue de Dante qui trône au milieu.

L'église Sant'Anastasia.

L'église Sant'Anastasia est incontournable pour ceux qui sont amoureux de belles fresques religieuses et de voûtes colorées. Sur les panneaux descriptifs, le russe a détrôné le français, mais l'audio-guide distribué à l'entrée (2,5 euros) permet de suivre les explications dans la langue de Molière. Séduite, Marie-Christine est restée près de 40 minutes, au grand dam de Maxime et de Valentine qui ont préféré patienter sur le parvis avec Mila. Des restaurateurs d'art s'affairaient dans un silence - c'est le cas de l'écrire - religieux dans une petite chapelle à droite de l'autel. Sant'Anastiasa m'a paru plus belle que le duomo, la cathédrale romane, qui vaut surtout pour le porche de la façade principale. L'église primitive San Fermo Maggiore était en travaux et par conséquent difficile d'accès pour le public (avec un forfait de 6 euros, on peut avoir accès aux quatre principaux édifices religieux).

L'office du tourisme se trouve juste en face des arènes, le long de la via dei Alpini. Les pass sont disponibles dans les édifices religieux les plus importants.

 

 

 

 

 

Autour du colisée de Vérone.
Autour du colisée de Vérone.
Autour du colisée de Vérone.
Autour du colisée de Vérone.
Autour du colisée de Vérone.
Autour du colisée de Vérone.
Autour du colisée de Vérone.
Autour du colisée de Vérone.

Autour du colisée de Vérone.

Roméo et Juliette. La tragédie de Shakespeare a rendu célèbre les deux personnages qui ont tout d'abord existé sous la plume de l'écrivain italien Luigi da Porto (1485-1530). Vérone a fait du mythe amoureux un atout touristique et commercial. Il en va ainsi de la maison de Juliette (casa di Giulletta), où auraient vécu des personnes dont se serait inspiré Luigi da Porto pour écrire la première version de la célèbre histoire d'amour, "Historia novellamente ritrovata di due nobili amanti". Cela fait beaucoup de conditionnels, mais cela attire malgré tout des centaines de milliers de visiteurs chaque année. 10.000 amoureux par jour, explique notre guide touristique Géoguide. Cela me paraissait beaucoup mais quand j'ai vu le monde qui se bousculait sous le porche qui mène à la cour surmontée du célèbre balcon, le chiffre m'a paru crédible.

Valentine a sacrifié à la tradition.

La légende est exploitée à fond : il est possible de faire une photo depuis le balcon. Une statue de Juliette trône dans la cour. J'ai compris pourquoi sa poitrine est plus claire que le reste de son corps: toucher le sein droit procurerait  aux amoureux amour éternel et fertilité. C'est un rituel inventé de toute pièce, mais la pauvre Juliette se fait bien "peloter" par les touristes. Valentine s'est prêtée à la tradition plus par jeu et pour faire rire ses copines que par conviction. Il lui a fallu bien de la patience et quelques bousculades pour toucher Juliette. Les hommes manquaient singulièrement de galanterie. Et que dire des graffitis et des petits mots qui tapissent les murs du porche? Si Shakespeare vivait encore, il écrirait non plus une tragédie mais une farce grotesque. Quoi qu'il en soit, cela fait marcher le commerce auquel nous nous sommes laissés prendre même si nous avons regardé le spectacle d'un oeil critique et amusé...

 

La soi-disant maison de Juliette Capulet.
La soi-disant maison de Juliette Capulet.
La soi-disant maison de Juliette Capulet.

La soi-disant maison de Juliette Capulet.

Pas de rituel par contre au Ponte Scaligero, même pas de cadenas d'amoureux, mais il faut préciser qu'il n'y a pas de passerelle pour les accrocher, que de la belle brique rouge.

Le pont Scaligero.

Le pont qui surplombe l'Adige offre une très belle vue sur la ville et le Castelvecchio, le château qui a été transformé en musée. Nous avons ensuite longé le fleuve pour voir le duomo. Max et Val râlaient un peu de devoir marcher encore un peu alors que nous avions déjà parcouru une dizaine de kilomètres à peu près. Je me demande parfois comment ils me décriront plus tard à leurs enfants : comme un bourreau qui leur imposait des marches forcées en vacances ou comme un flâneur qui aimait passer d'un bel endroit à l'autre? Un peu des deux sans doute.

Castelvecchio, le château.

Après la traditionnelle crème glacée (je conseille le goût amarena), nous avions terminé la balade par là où nous l'avions commencée : aux arènes. Sur un banc, nous avons regardé l'arrivée des spectateurs à la représentation lyrique du soir. La plupart était muni d'un coussin : les 44 rangées de gradins qui peuvent accueillir jusqu'à 22.000 personnes ne doivent pas être de tout confort. Cela aurait été chouette de pouvoir assister à un spectacle, mais voyager avec un toutou, tout aussi gentil et discret qu'il soit, impose des choix.

 

En flânant dans Vérone.
En flânant dans Vérone.
En flânant dans Vérone.
En flânant dans Vérone.
En flânant dans Vérone.
En flânant dans Vérone.

En flânant dans Vérone.

Je pourrais encore consacrer trois pages à Vérone tant la ville est agréable à parcourir, même si je n'y retrouve pas le cachet des cités toscanes comme Florence, Pise ou Sienna. Il y a encore le jardin du Palazzo Giusti, l'Arche Scaligere, le Palazzo della Ragione, etc à découvrir. Vérone mérite une troisième visite. Jamais deux sans trois, dit l'adage. 

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Max, notre Roméo, aux Arche Scaligere.

 

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