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Les carnets d'évasion d'un journaliste du terroir

Les voyages et les excursions seul ou en famille de Daniel Foucart : pour donner quelques idées, bons plans et astuces.

Vous n'irez pas à Lagrasse en vain...

Nos hôtes Kim et Aline.

Nos hôtes Kim et Aline.

Les cuves en inox du Domaine.

Nous nous sommes réconciliés de la plus savoureuse des manières avec la France que nous a éliminés en demi-finale de la coupe du Monde : autour d’une bonne bouteille de vin, qu’écris-je, autour de sept bouteilles, les sept vins que propose le domaine du château Saint-Jacques d'Albas où nous avons logé cette semaine. Aline et Kim, nos deux hôtes, nous ont tout d'abord fait visiter la chapelle restaurée du XIème siècle qui est devenue l'emblème du domaine et qui figure sur les étiquettes de la plupart des vins proposés. Située au cœur des vignes, la chapelle accueille de temps en temps des mariages. La propriété n'est pas seulement dotée de trois gîtes; elle possède aussi une salle pour les fêtes, les dîners, les séminaires et les événements culturels.

Le vin vieillit en fûts de chêne.

Aline et Kim, qui est d'origine britannique comme le propriétaire, nous ont ensuite fait découvrir la salle de vinification dotée d'immenses cuves en inox où le vin est porté à maturité. Arno, responsable du processus, nous a expliqué les dangers du gaz carbonique lors du nettoyage des cuves. J'ignorais que sans précautions, la vinification peut être mortelle pour les travailleurs viticoles. Le château Saint-Jacques d'Albas travaille aussi avec des fûts de chêne. Aline et Kim nous ont d'ailleurs appris à reconnaître la différence gustative entre un vin vieilli dans son réceptacle de bois et un autre. On parle d'ailleurs d'un vin "élevé" en fût de chêne comme si on élevait un enfant. Le domaine est en phase de certification bio qui dure quatre ans. Il est dans sa troisième année. C'est une bonne et inévitable évolution, nous ont expliqué nos hôtes. Ce n'est pas le cas de tous les domaines, où hélas les pesticides semblent encore avoir de beaux jours, comme j'ai pu m'en rendre compte lors de mes deux sorties cyclistes.

Le domaine compte 90 hectares de vignes.
Syrah, le Berger belge au nom d'un cépage.

Nous avons goûté  trois rouges, deux blancs et deux rosés. Il s'agit d'une dégustation avec des fonds de verre et possibilité de "recracher" si la tête se met à tourner. Nos hôtes étaient surpris positivement par le fait que Maxime et Valentine acceptent de déguster. Ce n'est pas le cas de tous les jeunes apparemment. L’œnologie est un art de vivre qui s'il est pratiqué avec modération, offre de véritables petits instants de bonheur. Je me sentirai dorénavant moins idiot lorsqu'on me proposera de goûter le vin au restaurant, où c'est très souvent pour ma pomme. Mes préférences portent sur "la Chapelle" et sur les "Domaines" blanc et rouge. Nous en avons acheté quelques bouteilles pour en faire profiter les amis et la famille à la maison. Valentine a demandé un rosé pour une soirée entre "kokoteurs" à  Louvain-La-Neuve.  Amusant : le chien de la maison, un très beau Berger belge, porte le nom d'un cépage, Syrah. Les autres cépages rouges ont aussi des noms qui sont une invitation au voyage: Grenache, Carignan et Mourvèdre. Les Viognier, Marsanne, Vermentino et Roussanne complètent la gamme en blanc.

Lagrasse, dans la fraîcheur de l'Orbieu

Le Pont-Vieux, témoin médiéval.

En fin d'après-midi, après avoir profité une dernière fois de la piscine, nous avons fait une infidélité au Minervois. Sur les conseils d'Aline, nous sommes allés dans les Corbières, dont le nom a aussi une heureuse consonance viticole, à Lagrasse, plus précisément, un des villages cathares les mieux conservés de la région. Les lieux valent en effet les quelques kilomètres de lacets.

Une vue sur l'Orbieu.

L'Orbieu, la rivière qui la traverse, leur offre un charme vivifiant. Image plutôt rare de nos jours: les enfants se baignaient dans le lit du cours d'eau, à l'ombre des remparts, du "Pont vieux" à dos d'âne et de l'imposante abbaye bénédictine fondée par Charlemagne. La promenade est un voyage dans le Moyen âge. On marche sur de vieilles pierres qu'on imagine foulées autrefois par de pieux et preux chevaliers. A l'abbaye Sainte-Marie, nous avons discuté avec un chanoine séduit par les yeux vairons de Mila. Il nous a parlé des  dégâts faits par la révolution française au patrimoine religieux, leur chapelle ayant été transformée en étable. Le bâtiment est toujours en cours de restauration. Le chanoine nous a invités à assister aux vêpres, mais impossible avec le chien; puis trop peu pour moi qui ai pris distance avec la religion, quelle qu'elle soit, tout en continuant à respecter ceux qui la pratiquent.

L'abbaye fondée par Charlemagne.

Nous nous sommes attardés à la halle du XIVe siècle, où nous avons profité d'un verre de vin autour de barriques aménagées par un petit producteur viticole installé sur la place. La soirée s'est terminée au restaurant "l'Entrepôte" avec une pensée pour mon amie Sylvie Platteau, dont la fille a épousé un enfant de la région. Elle m'avait vanté la beauté du village, classé parmi les beaux de France. Elle avait mille fois raison; elle mérite amplement un verre de Corbières ou de Minervois pour ribouldinguer ensemble.

La halle médiévale dans le centre du village.

Lagrasse était notre dernière excursion dans le Languedoc. Direction: la Gironde, près de Saint-Emilion. Ce ne sera pas en vain non plus...

Dans les rues de Lagrasse.
Dans les rues de Lagrasse.
Dans les rues de Lagrasse.
Dans les rues de Lagrasse.
Dans les rues de Lagrasse.
Dans les rues de Lagrasse.
Dans les rues de Lagrasse.
Dans les rues de Lagrasse.
Dans les rues de Lagrasse.
Dans les rues de Lagrasse.

Dans les rues de Lagrasse.

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