Carcassonne, un rempart contre la coupe du Monde...

Carcassonne depuis le Pont-Vieux.

J'ai emporté mon vélo cette année. L'idéal pour découvrir la campagne environnante. J'ai commencé par un petit circuit d'une vingtaine de kilomètres. Par prudence. Il y a deux ans, en Espagne, j'ai été victime d'une légère insolation après m'être perdu dans la campagne maritime de la Costa Brava. Cette fois j'ai consulté une carte avant de partir en prenant la précaution d'emporter deux gourdes. Le soleil était au rendez-vous, mais il était agrémenté d'un petit vent frais, probablement le Cers, qui m'a fait apprécier les kilomètres de vignobles jusqu'à Trèbes, la ville la plus proche de notre lieu de villégiature. Nous l'avions traversée en arrivant, et nous nous étions émerveillés du cours d'eau qui la traverse: il s'agit du canal du Midi, qui relie Sète à Toulouse. J'ai parcouru un à deux kilomètres avec la promesse d'y revenir plus longuement avec Marie-Christine, les enfants et Mila. J'ai repéré une location de vélos qui devrait faire l'affaire de toute la famille. La mobilité douce est le meilleur moyen pour découvrir cette voie d'eau créée par 12.000 hommes au XVIIe siècle comme le prouvent les innombrables bateaux de plaisance amarrés au port de Trèbes. 

En entrant "Trèbes" dans le moteur de recherche de google, je me suis rappelé avec effroi que cette joli cité avait fait la Une de l'actualité il y a quelques mois. Le Super U avait été attaqué par un terroriste. Le gendarme Arnaud Beltrame s'était sacrifié pour sauver la vie d'une caissière. J'ai beau être journaliste; l'actualité m'échappe parfois, surtout lorsque je suis en vacances. C'est dans ce supermarché que Marie-Christine a fait les courses à notre arrivée. Nous aurons une pensée émue pour l'officier héroïque lorsque nous y retournerons.

Carcassonne, Carcassonne tout le monde descend

Le château comtal.

Avec la chaleur qui écrase le pays, il est pénible de se promener l'après-midi. La piscine du gîte vaut toutes les excursions par temps caniculaire. Nous avons profité de la (très légère) fraîcheur du début de soirée pour nous rendre à Carcassonne, située à 17 km. Nous sommes arrivés en longeant en partie le canal du Midi qui me séduit de plus en plus. La ville vaut évidemment pour sa cité médiévale dans un état de conservation incroyable, avec ses 52 tours et ses remparts interminables. Je m'y suis rendu deux fois, l'une lorsque j'étais enfant et l'autre lors d'un de mes premiers voyages en amoureux avec Marie-Christine. Gamin, une phrase revenait comme un leitmotiv lorsque je pensais à cette belle cité du sud-ouest, sans savoir très bien pourquoi - "Carcassonne, Carcassonne, tout le monde descend" - comme si Carcassonne était le terminus d'un long périple ferroviaire. Je ne peux m'empêcher aussi de penser au film "le Corniaud", avec Louis De Funès et Bourvil, dont les aventures younkounkounesques se terminent dans le Sud-Ouest. La cité est exactement comme dans mes souvenirs. Plus que millénaire, elle semble figée dans le temps. Elle est reconnue au patrimoine universel de l'Unesco depuis 1997.

Les remparts.

Nous avons gagné la cité médiévale via la porte Narbonnaise en traversant le Pont-Vieux qui donne une vue à couper le souffle sur les fortifications. Plusieurs tours et remparts sont revêtus d'une armure jaune qui fait rayonner la vieille ville au soleil. La parure est encore plus impressionnante vue depuis l'autoroute qui surplomble la vallée. Lorsque nous sommes arrivés samedi dans l'Aude, nous avions eu l'impression que Carcassonne était parée d'or. 

Le long des remparts extérieurs.

Nous n'avions pas d'autre but, lundi soir, que celui de flâner en profitant du patrimoine. Au loin, la cité paraît immense, mais elle se parcourt rapidement et aisément à pied une fois à l'intérieur. Il faut toutefois plus d'une journée si on veut la visiter en s'arrêtant à chacune de ses richesses historiques comme la basilique Saint-Nazaire dont les gargouilles semblent vous narguer. Il n'y a pas encore trop de monde en ce début juillet, mais j'imagine le nombre de pieds écrasés lorsque la fréquentation touristique est à son apogée. 

Une gargouille de la basilique Saint-Nazaire.

Après avoir flâné sur les remparts, nous avons dîné dans un petit resto sympa, dont la cuisine n'est pas exceptionnelle mais qui reste abordable au niveau des prix pour une cité éminemment touristique : 13 euros pour le cassoulet, par exemple, dont je ne garderai pas un souvenir impérissable. Le serveur était sympa et n'a pas manqué de nous taquiner à propos du match France-Belgique après avoir deviné que nous étions Belges. Il est sûr de la victoire des Bleus. Il nous a même invités à suivre le match sur la place Marcou, à l'intérieur de la cité médiévale, où est prévu un écran géant pour suivre la coupe du Monde. Nous avons également parlé avec un Québecois qui est "abonné", selon son expression, aux visites en Europe. Il nous a vanté la beauté de Montréal où Valentine se rendra juste après notre retour de vacances. 

Le soir venu.

Carcassonne met admirablement sa cité en valeur le soir venu grâce à un très joli jeu de lumière qui n'est pas sans rappeler la couleur du soleil. Nous avons retraversé l'Aude qui arrose la ville pour regagner la voiture. Sur la route du retour, un groupe de jeunes nous a adressé un doigt d'honneur depuis leur voiture décapotable. Je ne sais si c'est parce que je m'étais un peu trop attardé aux feux à un carrefour de la ville ou si c'est en raison du match de foot à venir entre les Diables rouges et les Bleus, mais ce fut la seule ombre de cette journée ensoleillée. Le comble est que leur véhicule portait l'inscription "El Diablo". Il vaut mieux qu'on trouve un endroit calme si on veut suivre cette demi-finale historique...  

Dans les rues de Carcassonne.

En flânant dans Carcassonne.