Un dernier petit verre de et à Bordeaux

Le pont-levant Jacques Chaban-Delmas.

La cité du vin.

Nous avons décidé de passer notre dernière journée en Gironde par un retour à Bordeaux, une ville qui mérite plus qu'une journée pour être visitée. Valentine et Marie-Christine ont privilégié le shopping, la cité girondine s'y prêtant merveilleusement bien, tandis que Maxime, Mila et moi avons décidé de découvrir la ville en sortant des sentiers battus. Lors de notre première visite, nous avons suivi le parcours Unesco qui permet de ne louper aucun des monuments incontournables (la grosse cloche, la porte Dijeaux, le monument aux Girondins, etc). Cette fois, nous nous sommes aventurés le quartier des Chartons, qui tire son nom de l'ancien couvent des Chartreux, et dans les bassins à flot, où on peut se faire une idée du passé naval de Bordeaux.

Le long des quais de la Gironde.

L'idéal est de longer la Garonne en se dirigeant vers le pont Jacques Chaban-Delmas, le plus haut pont levant d'Europe avec ses 77 m, dont la particularité est de hisser le tablier à l'horizontale par un impressionnant jeu de câbles. Je ne me lasse pas des panoramas qu'offrent les quais sur la ville. Le quartier des Chartrons est doté d'une très belle halle où les Bordelais branchés vont déjeuner. Il y a encore la rue Notre-Dame où les négociants en vin ont laissé la place aux antiquaires et à quelques bistrots sympas. Les hangars du quai du Bacalan sont, eux, garnis de magasins et de restaurants d'où on peut admirer le pont Jacques Chaban-Delmas (du nom de l'ancien maire, qui était un proche du général De Gaulle). On peut aussi s'arrêter au Cap Sciences, un centre d'expositions interactives et pédagogiques qui ravira les enfants. Les adultes seront plus intéressés par la cité du Vin à l'architecture qui rappelle une bouteille sabrée de son goulot. Un navire draguait le fond du chenal juste à côté lors de notre passage. La ville et le fleuve sont toujours en mouvement.

Dans le quartier des bassins à flot.

J'ai toujours aimé flâner dans les ports et dans les gares, même dépourvus de charme, en raison de l'activité grouillante qui est une incitation au voyage. Maxime semble partager le même plaisir, car il n'a pas râlé lorsque je lui ai proposé de poursuivre la balade jusqu'aux anciens chantiers navals. Les vieux bateaux rouillés, les péniches abandonnées, les cales asséchées sont comme une incursion dans un album de Tintin; je pense à "Coke en stock" ou "les 7 boules de cristal". On s'attend à entendre un juron du capitaine Haddock à chaque pas.

Maxime devant l'ancienne base sous-marine.

Le quartier des "Bassins à flot" est en pleine construction et restauration sous l'impulsion de l'architecte Nicolas Michelin à qui Tournai doit la rénovation urbaine autour de la cathédrale  - une rénovation discutée et discutable. Maxime et moi avons surtout été intrigués par l'ancienne base sous-marine où les Allemands abritaient leurs sous-marins pendant la dernière guerre mondiale. Impressionnante, la casemate a été transformée en espace culturel "underground", mais pas de chance: il était fermé lors de notre passage. Il y a moyen de transformer ce bâtiment en quelque chose de grandiose. Le quartier mérite qu'on y revienne dans quelques années pour voir comment il a été façonné en espérant que l'architecte soit plus inspiré que lors de son travail à Tournai. 

Un quartier branché en pleine rénovation.

J'avais de Bordeaux l'image d'une ville bourgeoise et ennuyeuse. Elle s'était dissipée lors de notre première visite. Notre deuxième excursion me conforte dans l'idée que la ville s'érige comme une cité du futur. Valentine envisage même, pourquoi pas, d'y faire un stage Erasmus.

Dans le quartier des anciens chantiers navals.

Ainsi se terminent nos vacances en Gironde, par une excursion dans une des plus belles villes de France, à 800 km environ de Lille et de Tournai (4 à 5 heures de TGV). Le gîte de Guerin à Périssac est le point de rayonnement idéal pour découvrir une région si riche et si dense qu'elle donne envie d'y venir à nouveau.

Nous sommes rentrés sans oublier dans nos bagages une caisse de bon vin de Bordeaux, histoire de prolonger le voyage de façon agréable.