Saint-Emilion: Bleu, blanc, rouge surtout

Valentine au-dessus de la place du Marché.

D’une région viticole à l’autre. De vin en vin. Du Minervois au Saint-Emilion. De Laure-Minervois, près de Carcassonne, à Périssac, près de Bordeaux. Nous ne quittons pas l’Ouest de la France pour notre deuxième semaine de vacances, mais nous remontons un peu plus au Nord, dans la Gironde. Il fait aussi chaud mais plus étouffant. Il n’y a pas le Cers, le vent méditerranéen, pour nous rafraîchir. Notre gîte est plus grand mais moins pittoresque que le premier. Nous sommes à nouveau au milieu des vignes, à quelques kilomètres de Saint-Emilion, la célèbre cité que j’avais déjà eu l’occasion de visiter lors d’un voyage de presse au cours duquel j'ai suivi l’équipe des jeunes du Rugby Club de Péruwelz en stage dans la région. Une couverture journalistique mémorable où nous avions bien profité de l’hospitalité du patron viticulteur qui nous hébergeait.

C’est tout naturellement que nous avons choisi Saint-Emilion comme première excursion. J’avais le souvenir de ruelles étroites et pavées avec une jolie pente, qui menait au restaurant où nous avions passé une soirée, disons arrosée, lors de mon voyage de presse consacré au ballon ovale. Le village est magnifique. Il est paré de douze monuments incontournables qu'on peut découvrir à pied : le cloître des Cordeliers, les halles du marché, les Tertres, la Tour du Roy, etc. Il semble carrément émerger des vignobles alentour. La vue est splendide depuis l'église monolithe, d'où on semble dominer la cité médiévale des yeux. Les boutiques viticoles sont évidemment omniprésentes et font honneur au vin qui porte le nom de la bourgade. Le tourisme est plutôt chic, pour ne pas dire bourgeois. Nous avons croisé des dames en tenue de soirée, probablement pour se rendre à un des nombreux restaurants gastronomiques, mais il vaut mieux éviter les talons hauts. Une Américaine ou une Anglaise a bien failli se retrouver ventre à terre en glissant sur un pavé des Tertres.

Nous nous sommes aussi rendus au restaurant, mais dans une pizzeria, la pizzeria des Lavoirs sur la place du même nom. Les enfants avaient une forte envie de pizzas dans ce haut lieu de la... gastronomie française. J'ai quand même choisi un Saint-Emilion pour accompagner le repas. J'ai voulu commander un Saint-Christophe 2009 en jouant les connaisseurs, mais la serveuse m'a plutôt conseillé le 2006, le 2009 jouant parfois de mauvais tours avec des dépôts au fond de la bouteille. Va pour le 2006, moins cher en outre: 18 euros la demi-bouteille contre 20 pour le 2009. J'ai soupesé du regard, goûté et approuvé la bouteille que me présentait le jeune sommelier. Et je me suis rendu compte à la fin du repas que je buvais en fait un 2009, le restaurant s'étant trompé d'année. Il y avait bien un léger dépôt au fond du verre sans cependant que cela nuise à la qualité du vin. Comme quoi j'ai encore des leçons à recevoir en matière œnologique. Celle reçue au domaine viticole de Laure-Minervois ne suffit pas... La patronne m'a cependant fait cadeau des deux euros de différence.

En balade à Saint-Emilion.

Libourne bleue des Bleus

Nous avons attendu l'épilogue de la finale de la coupe du Monde avant de repartir en excursion. La France a donc triomphé de la Croatie. La victoire n'est pas tout à fait méritée, mais les Bleus accrochent une deuxième étoile à leur maillot. Valentine tenait à avoir un aperçu de la fête à Libourne, une commune baignée par la Dordogne et l'Isle. Et nous n'avons pas été déçus. Il régnait une ambiance de folie au point qu'il était impossible de consulter sereinement la carte touristique de l'ancienne bastide royale. Mila était effrayée par les coups de klaxon.

On a préféré renoncer au tour complet de la ville pour participer à la fête en agitant un drapeau français oublié à terre. Si on m'avait dit ça il y a 20 ans, lors de la première victoire de la France, je ne l'aurais pas cru, mais j'estime qu'il faut rester beau joueur... Un supporter français d'origine maghrébine a reconnu nos origines belges (aux lunettes noir jaune rouge de Valentine et pas à notre accent, j'espère). Il nous a félicités pour le parcours des Diables rouges et nous a demandés de saluer Marouane Fellaini et Nacer Chadli de sa part. C'était sympa.

Il fut donc plus question de football que de tourisme culturel, mais nous avons quand même profité de la très belle place centrale et du panorama sur la Dordogne. C'était une journée Bleu, Blanc, Rouge. Avec une préférence personnelle pour le rouge, ce qu'on fait de mieux dans la région.