24 Mai 2023
Nous avons quitté Gaspé pour rejoindre Percé, qui est le lieu à ne pas manquer, l'endroit incontournable de la Gaspésie. Le nombre de motels, d'hôtels, de campings et de boutiques de souvenirs ne trompe pas. C'est une station balnéaire usitée, mais on n'a pas le sentiment qu'on se marche sur les pieds tant c'est grand, espacé, respirable. Certes la saison touristique n'a pas véritablement commencé, mais l'endroit n'a rien de comparable avec les stations balnéaires du sud de la France.
Pour rejoindre Percé, nous avons emprunté le chemin côtier, la route 132, plus longue mais tellement plus belle, car on aperçoit en permanence la péninsule du Cap-Gaspé (le Bout du Monde, où nous étions hier). Le Golfe de Saint-Laurent n'est pas le seul attrait, j'apprécie de regarder le long de la route, les maisons, toutes de bois vêtues le plus souvent, au point qu'on se demande comment elles résistent au vent qui doit souffler violemment les jours d'automne et d'hiver. Elles affichent parfois des couleurs criardes, jaune canard, rouge écarlate ou encore bleu azur. Toutes présentent une terrasse ouverte dotée de rambardes en bois où on rêverait se prélasser dans un rocking-chair.
Quelques maisons typiques le long de la route.
A Percé, nous nous sommes empressés de réserver des billets pour emprunter le bateau pour voir de plus près le rocher Percé et l'île Bonaventure, où nichent les fameux fous de Bassan et où vivent phoques communs, le petit pingouin et bien d'autres espèces fascinantes.
La réservation se fait à la boutique le Goéland, du moins à cette basse saison (45 dollars par adulte). Je conseille vivement de passer à l'Office du tourisme qui est juste à côté. La dame qui nous a conseillés était extrêmement chaleureuse.
Il ne faut pas craindre les cahots de la mer pendant l'heure et quart passée sur le bateau. L'excursion vaut bien quelques éclaboussures et même un léger mal de mer, tant le spectacle est magique. Le Rocher Percé auquel la ville doit son nom se caractérise par son arche centrale qui fait un peu penser à Etretat et par ses falaises escarpés aux couleurs ocres.
Le Rocher Percé.
C'est l'île Bonaventure qui réserve le plus d'émotions, du moins pour celles et ceux qui, comme moi, sont fascinés par le monde animal, plus particulièrement celui des oiseaux. Les fous de Bassan à la coiffe jaune soleil viennent voler au-dessus des têtes, se livrant à de multiples acrobaties avant de rejoindre leur progéniture agglutinée sur les flancs des falaises. L'oiseau est magnifique. Je comprends qu'il a fait le titre d'un roman célèbre d'Anne Hébert, "les fous de Bassan".
On peut aussi admirer les phoques gris se prélasser sur les rochers ou encore les petits pingouins virevolter au-dessus de l'écume, leurs petites ailes battant à du mille à l'heure. Bref, l'amoureux de la nature ne sait plus où donner de la tête en tournant autour de l'île Bonaventure, aujourd'hui inhabitée, même si on aperçoit encore quelques maisons au loin.
Bien préparer son appareil photo pour ne rien manquer du spectacle.
Nous avons bu une bière au pub du coin, Pit Caribou, où se rendent les gens du cru, pour la plupart, chemise à carreaux, barbe hirsute et boucles d'oreille. On y sert d'excellentes bières au fût. La plupart des blondes canadiennes présentent une pointe d'amertume qui n'est pas désagréable au palais.
La dame de l'Office du tourisme nous avait conseillés de nous rendre au Géoparc de Percé, mais il était hélas trop tard pour visiter ce musée qui explore 500 millions d'années de l'histoire de la terre. Nous avons emprunté le sentier qui mène au sommet du Mont Sainte-Anne doté de plusieurs belvédères, dont un avec un sol transparent, qui offrent une vue imprenable sur la ville, le Rocher Percé et l'île aux oiseaux. Le chemin est jalonné de panneaux explicatifs qui racontent, sous forme d'anecdotes, l'histoire de la cité. On apprend ainsi que Robert Charlebois, le chanteur québécois sans doute le plus connu, a passé du bon temps à Percé avec d'autres chansonniers.
Le mont Sainte-Anne pour un panorama sur Percé et le Rocher.
Nous ne sommes restés qu'une journée à Percé, mais la station vaut plus à mon avis. Notre nouvel hôtel nous attendait à deux heures de là, à Carleton. Nous avons à nouveau longé la côte, magnifique, dont plusieurs tronçons sont parcourus par le chemin de fer.
Un seul petit regret pour cette belle journée placée sous le signe du soleil: nous n'avons pas revu de baleines. Ni lors de notre excursion en bateau, ni lors de notre déplacement côtier. Consolation : j'ai quand même pu immortaliser un bel oiseau Cardinal.