Un ours et ses oursons, une baleine et un orignal au bout des Appalaches

04/05/2024 16:14

Une rencontre inattendue avec une maman ours (photo Maxime Foucart).

A peine remis de l'émotion d'avoir vu une baleine au Cap-Gaspé, aussi appelé "le bout du monde", nous en avons ressenti une autre, mélange de fascination et de frayeur. Nous avons en effet croisé, à pied, sur le chemin du retour, une ourse noire et ses deux oursons qui étaient à 100 mètres à peine. Maxime et Valentine qui étaient devant nous ont eu la peur de leur vie, car les ursidés peuvent être dangereux, surtout lorsqu'ils sont avec leurs petits. Max et moi étions tellement anxieux que nous n'avons pas faire une mise au point pour une photo correcte.

Nous nous sommes tenus prudemment à distance, en faisant le plus de bruit possible pour les éloigner, en compagnie de deux jeunes Françaises qui étaient juste derrière nous et que nous avons prévenues du danger. Fort heureusement, l'ourse a rebroussé chemin et ses deux petits, probablement aussi effrayés que nous, ont grimpé dans un arbre. Cela restera un souvenir fort de notre séjour, voire de notre vie.

Avant notre rencontre avec les ours.

La rencontre avec les ours ne nous fait pas oublier le bonheur ressenti à la vue d'une baleine depuis le belvédère du Cap-Gaspé, au bout d'une balade de 3,5 km le long du sentier du golfe Saint-Laurent. Cela a été furtif, une à deux secondes pas plus, un dos rond, une nageoire à peine émergée, mais quelle sensation pour Maxime et moi pour qui c'était notre première baleine, un rorqual très probablement,. Valentine et Marie-Christine avaient déjà vu des cétacés l'an dernier lors d'une autre excursion sur le fleuve Saint-Laurent. C'était d'autant plus magique que ce n'est pas encore tout à fait la saison pour voir les baleines, juin étant plus propice à l'observation.

Je recommande vraiment cette randonnée qui débute à L'Anse aux Amérindiens, au bout de la Grande Grève, où on peut se garer, et qui se termine près du phare de Cap Gaspé, à 350 mètres de l'endroit nommé "le Bout du Monde". 7 km aller-retour, de beautés à couper le souffle. Et surtout prenez garde aux ours. Le panneau d'avertissement à l'entrée du sentier n'est pas là pour le décor...

L'original après les ours et la baleine.

Cerise sur le gâteau, si je puis dire: après avoir repris la voiture, nous avons croisé sur la route du retour vers Gaspé un orignal qui paissait tranquillement près d'une habitation désertée. Il était nettement moins farouche que ceux croisés sur la route 299 dans le parc national de la Gaspésie.

Jusqu'au "Bout du Monde", le Cap Gaspé.

Avant la balade au "Bout du Monde", nous avons fait une randonnée qui mène au sommet du Mont-Alban. Certes celui-ci n'est pas très élevé (285 mètres), mais il offre un magnifique panorama sur le phare du village Cap-des-Rosiers, le cap Bon-Ami, la spectaculaire pointe de Forillon et même le fameux rocher Percé et l'Île Bonaventure. Nous avons eu de la chance, car l'horizon était dégagé avec un ciel bleu azur. Au niveau météo, les jours se suivent et ne se ressemblent pas dans le Golfe Saint-Laurent. Hier, une drache continue et aujourd'hui, un temps ensoleillé, quoique un peu frisquet.

Un panorama sublime pour Valentine et Maxime.

Le sentier du Mont Saint-Alban est une boucle d'un peu plus de 7 km, relativement facile même pour des marcheurs non aguerris. Les Canadiens roulent dans des gros pick-up bien polluants, mais ils prennent un soin fou de leurs parcs nationaux. Ils prévoient même des toilettes sèches, avec le goupillon et les ustensiles nécessaires, au milieu de la forêt pour éviter que les visiteurs ne se soulagent dans la nature.

Le sentier de Mont Alban.

Les belvédères ne manquent pas pour profiter de panoramas incroyables. Le parc national Forillon constitue en fait la fin des Appalaches, une chaîne de montagnes de 3000 km qui débute dans l'Alabama américain. Ce sont des montagnes vieilles de 450 millions d'années alors que les Alpes ont commencé à se soulever il y a 135 millions d'années et les Rocheuses, 63 millions d'années.

Le parc national Forillon est aussi le terminus du Sentier international des Appalaches (650 km) considéré par la Fédération Française de la Randonnée Pédestre comme le premier itinéraire de Grande Randonnée en Amérique du Nord (le GRA1).

Le panorama sur le Golfe Saint-Laurent.

Pour nous remettre de nos émotions du jour, nombreuses, nous nous sommes restaurés à la Brise-Bise, l'établissement conseillé par l'ami de Valentine, qui cette fois n'était pas complet. Une bonne adresse dans un cadre chaleureux. Après les orignaux, les ours et la baleine, il ne manque que les loups, les dauphins et les phoques pour que le festival animalier soit complet. Demain peut-être ?

Après les émotions, le réconfort.