Montréal, l'amour de la langue française

L'architecture typique des quartiers de Montréal.

C'est la cinquième fois que je reviens dans la Belle Province, où habite notre fille depuis près de trois ans. Montréal m'est devenue familière au point que je perçois les petits défauts que je ne voyais pas dans l'euphorie des premières visites.

Au printemps, une fois la neige totalement disparue, apparaissent les lézardes dans les rues, les déchets sur les trottoirs et à l'arrière des habitations, les jardins mal entretenus...

Mais la magie revient lorsqu'on s'attarde devant les habitations aux terrasses surélevées et aux escaliers extérieurs en colimaçon. 

Dans le quartier de Villeray.

Notre fille habite dorénavant dans un autre quartier entre Villeray et Saint-Michel. Et surprise à notre arrivée à son appartement: une équipe de cinéma est occupée à tourner un film juste de l'autre côté de l'avenue Papineau dans un McDonald's entièrement reconstitué avec, sur le parking, des voitures des années septante.

De faux arbres et un faux McDonald's.

Dans la matinée, j'ai fait une petite balade dans le quartier. J'avais oublié combien les Québécois adorent jouer avec la langue française. Les night-shops sont ici des dépanneurs, les "drive-in" deviennent des "services au volant", les car-wash, des "lave-autos à la main"... Les marchands de vélo ont pour enseigne "la bicycletterie". Les "stop" sont des "arrêt". Personnellement je trouve ces termes particulièrement jolis, presque poétiques. 

L'amour de la langue française.

Lors de ma balade, j'ai pu photographier un merle américain au ventre rouge orangé. C'est un oiseau assez commun au Canada, mais c'est une belle surprise pour l'Européen que je suis. Je n'ai pas encore aperçu d'écureuils qui permettent de distinguer l'autochtone du touriste qui s'extasie devant le rongeur. 

Un merle américain.

Après l'anniversaire de Valentine qui a célébré ses 27 ans en compagnie de ses amis québécois, belges, français et marocains, nous avons visité le lendemain la Cité d'Archéologie et d'Histoire de Montréal à Pointe-à-Callière. Cela vaut le détour, car le musée est très bien conçu avec une balade à travers les premiers égouts de la ville. A été reconstitué en maquette la première cité baptisée Ville-Marie. 

Le père jésuite Barthélémy Vimont avait comparée la cité naissante à un grain de moutarde appelée à devenir un arbre. Mission réussie puisque Montréal est devenu une métropole géante et cosmopolite. 

La cité d'archéologie et d'histoire de Montréal.

Ce que vous voyez ici n'est qu'un grain de moutarde; mais je ne doute nullement que ce petit grain ne donne un grand arbre et ne s'étendre de toute part"

Père Barthélémy Vimont, jésuite (1642)

Nous en avons profité pour nous rendre à l'exposition temporaire consacrée aux Olmèques, une peuplade d'Amérique centrale où les rites, l'agriculture et l'art tenaient une place prépondérante. Une statue rappelle l'album "L'oreille cassée" de Tintin. 

C'est presque un tour du monde que nous avons fait, puisque nous avons terminé la journée dans un restaurant indien, India Rosa, au cadre chaleureux et à la cuisine excellente, quoique épicée. 

Le pont Jacques Cartier depuis le musée.