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Les carnets d'évasion d'un journaliste du terroir

Les voyages et les excursions seul ou en famille de Daniel Foucart : pour donner quelques idées, bons plans et astuces.

Le Maine, bien plus que des forêts et des lacs

Le parc national d'Acadia
Le parc national d'Acadia

Days 15, 16 et 17. J'écris depuis Boston, où nous sommes arrivés jeudi soir, relativement tard. Nous en avons déjà eu un petit aperçu prometteur à travers les gratte-ciel illuminés qui surplombent la rivière Charles. Les deux jours précédents à Bar Harbour furent une plongée dans ce que la nature peut avoir de grandiose lorsqu'on imagine les paysages des États-Unis. Certes le Maine n'est ni le grand canyon, ni les montagnes Rocheuses de la côte Ouest, mais ses estuaires ciselés, ses lacs argentés et ses forêts tranquilles enchanteraient les plus grands peintres. Cela a été notre deuxième rencontre avec les Rangers. Nous en avions rencontrés à Washington, mais ils cadraient moins avec l'idée que l'on peut se faire de ces gardes nature typiquement américains. Ceux du parc national d'Acadia, où niche Bar Harbour, avaient bien l'uniforme complet, surtout le fameux chapeau, mou au sommet du crâne mais rigide sur les bords. Il ne manquait plus que les ours taquins pour qu'ils correspondent totalement aux dessins animés de mon enfance.

La seule plage de sable fin
La seule plage de sable fin

Les Rangers sont d'une serviabilité à toute épreuve. Celui qui nous a fourni la carte du parc nous a dit connaître un peu la Belgique, surtout Bruges (dites "Brouge") évidemment. L'organisation est aussi impeccable : un bus gratuit passe environ tous les quarts d'heure pour conduire les visiteurs depuis l'entrée du parc jusqu'à ses endroits les plus bucoliques. Nous avons jeté notre dévolu tout d'abord sur Sandbeach, la seule plage de sable fin du site, puis sur le lac Jordan Pond dont nous avons fait le tour. La deuxième balade était la plus longue mais la plus belle: l'eau était si limpide qu'on y distinguait les rochers rougeâtres du fond. Et pas question de badiner avec le respect des lieux : interdit de s'y baigner et même d'y patauger pour se rafraîchir. Un bon quart du trajet se parcourt sur une passerelle en bois pour protéger la fragilité de la flore. Il existe le même type de protection dans nos Fagnes belges. Le fonctionnement du parc repose sur le travail de pas mal de bénévoles, surtout des personnes âgées qui vous interpellent toujours gentiment pour savoir si vous ne manquez de rien (à la longue, leur insistance peut devenir un brin agaçante, j'avoue). Ils récoltent les fonds qui permettent de faire vivre le parc naturel, un parc qui a au moins la superficie de l'entité de Tournai. Preuve que le tour du lac a enchanté la famille: les enfants n'ont pas râlé une seule fois.

Depuis le Cadillac Mount
Depuis le Cadillac Mount

Nous avons ensuite repris la voiture pour gagner le point culminant, le Cadillac mount, qui donne une vue extraordinaire sur l'ensemble de la côte et ses petites îles. Cela ressemble un peu à la Grèce, mais en plus vert, estime Marie-Christine. La magie du panorama a seulement été interrompue par l'alarme d'une voiture que sa propriétaire ne parvenait manifestement pas à arrêter. Cela rappelle que l'automobile reste reine aux States.

Cherchez la petite bête
Cherchez la petite bête

La journée ne pouvait pas se terminer sans la dégustation d'un homard, la grande spécialité locale. C'est la deuxième fois de ma vie que je me débattais avec la cuirasse rosée de cet étrange animal, mais le combat en valait la peine: la chair était onctueuse. Enfin, je m'excuse auprès de ma fille: j'ai un peu (beaucoup) râlé devant son insistance à vouloir faire du kayak de mer, budget oblige, mais cela valait la peine de céder. Le lendemain matin, dans l'estuaire encore légèrement brumeux, nous avons croisé des dauphins, au moins cinq, dont plusieurs avec leur progéniture. Fascinant. Cela m'a rappelé mon dernier voyage en Grèce, où j'ai aussi aperçu quelques spécimens de cet animal mythique, mais je n'étais pas aussi près. Marie-Christine et Maxime sont restés dans le port où ils ont fait la connaissance de Nicole, une Allemande heureuse de pouvoir parler en français. Son mari et ses deux enfants faisaient partie de notre excursion en kayak. Elle a donné de bons tuyaux pour visiter Boston et ses environs d'où elle venait et qui sont notre prochaine étape. Nous n'avons pas quitté la région sans avoir visité le phare de Bass Harbour, le plus photographié des USA, paraît-il, pour faire plaisir à Maxime.

En kayak de mer
En kayak de mer

450 km séparent Bar Harbour de Boston. Des forêts encore et toujours. J'ai craint de tomber en panne d'essence. C'est pourquoi j'ai laissé notre GPS nous guider jusqu'à une station située au cœur d'une petite ville du Maine non fréquentée par les touristes. Valero, c'est son nom. Nous étions un peu l'attraction de la gargote où nous nous sommes attablés pour manger un sandwich. Il y avait là un défilé de petits vieux à casquettes, sans dents et revêtus de t-shirt que même un ado de chez nous refuserait de porter. Celui qui avait encore de la sauce tomate sous le menton nous a laissé gentiment sa place non sans avoir taillé une bavette avec Marie-Christine et moi. Les Américains vous adressent facilement la parole. Nous n'avons rien compris en raison de son accent, excepté qu'il nous a pris pour des Allemands, mais nous avons failli mourir de rire en le voyant repartir à pied avec sa... tondeuse à gazon qu'il était venu réalimenter en essence. Il y avait dans ce drugstore baptisé "on the run" une galerie de portraits qui n'aurait pas fait tache dans un film des frères Coen, la serveuse ressemblant d'ailleurs à leur actrice fétiche, Frances MacDormand.

Un arrêt couleur locale à Valero
Un arrêt couleur locale à Valero

La suite du trajet fut moins couleur locale, puisque nous nous sommes arrêtés à Freeport, une ville qui est le temple de la consommation. C'est Nicole, l'Allemande, qui nous a refilé l'adresse: on y trouve les plus grands marques de vêtements à de prix imbattables. Ma "fashion victime" de fille ne savait plus où donner les yeux de la tête, mais hélas, elle n'a pas trouvé ce qu'elle espérait. Même les Abercrombie étaient obsolètes (ce qui rime avec "outlet"). C'est plutôt moi qui ai trouvé chaussure à mon pied ou plutôt chemises et pantalons à ma taille. 50 à 70% de rabais, c'est tentant, surtout que l'euro est plus fort que le dollar.

Freeport est un détour qui nous a coûté une heure de route supplémentaire. Mais nous avons enfin compris comment nous servir du passe autoroutier qui était dans la boîte à gants de la Chevrolet. Il faut le placer derrière le pare-soleil pour qu'il soit correctement enregistré par les détecteurs électroniques des péages. Jusqu'alors, nous étions passés à l'œil... Enfin, on espère ne pas avoir de mauvaise surprise, sous forme d'une amende, en rendant la voiture de location. On risque de perdre le bénéfice des soldes à Freeport...

Dans les environs de Bar HarbourDans les environs de Bar Harbour
Dans les environs de Bar Harbour
Dans les environs de Bar HarbourDans les environs de Bar Harbour

Dans les environs de Bar Harbour

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